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SHS EDITIONS
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Sociologue célèbre, reconnu comme tel par ses disciples et héritiers, on oublie trop souvent qu'Emile Durkheim est en même temps l'un des classiques de la pédagogie française. Ce volume rassemble quatre études exposant les idées maîtresses de Durkheim, certes marquées par son époque, celle de la IIIe République, mais présentant un intérêt toujours actuel, par les problèmes abordés et par la manière à la fois raisonnable et optimiste de chercher à les résoudre. Introduisant l'oeuvre de son maître, Paul Fauconnet rappelle que sa doctrine de l'éducation est un élément essentiel de sa sociologie .
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De quelques formes primitives de classification
Marcel Mauss, Emile Durkheim
- Shs Editions
- 14 Janvier 2024
- 9791041956753
"De quelques formes primitives de classification" est un article écrit par Émile Durkheim et Marcel Mauss. Cet article a été publié en 1903 dans la revue "L'Année sociologique", une revue fondée par Durkheim pour promouvoir la sociologie en tant que discipline académique.
Dans cet article, Durkheim et Mauss explorent les formes élémentaires de classification que l'on trouve dans différentes sociétés, en mettant particulièrement l'accent sur les sociétés "primitives". Ils examinent comment les sociétés classent et catégorisent leur environnement, que ce soit les objets, les personnes ou les concepts.
Les deux auteurs s'inspirent des méthodes de la sociologie et de l'anthropologie pour étudier les systèmes de classification dans le but de comprendre comment ces systèmes reflètent la manière dont les sociétés perçoivent le monde qui les entoure. L'article peut également être interprété comme une tentative d'appliquer les principes de la sociologie durkheimienne aux domaines de l'anthropologie et de l'étude des cultures.
Cet article, bien que relativement court, est significatif dans le cadre des contributions de Durkheim et Mauss à la sociologie et à l'anthropologie. Il illustre leur intérêt commun pour l'étude des formes de pensée et des institutions sociales dans différentes cultures. -
L'état de nature n'est pas, comme on l'a dit quelquefois, l'état où se trouve l'homme avant l'institution des sociétés. Une telle expression ferait croire, en effet, qu'il s'agit d'une époque historique, par laquelle aurait réellement commencé le développement humain. Telle n'est pas la pensée de Rousseau. C'est, dit-il, un état « qui n'existe plus, qui n'a peut-être point existé, qui probablement n'existera jamais » (Discours sur l'origine de l'inégalité, préface). L'homme naturel, c'est tout simplement l'homme, abstraction faite de tout ce qu'il doit à la vie sociale, réduit à ce qu'il serait s'il avait toujours vécu isolé. Le problème à résoudre ne ressortit donc pas à l'histoire, mais à la psychologie. Il s'agit de faire le partage entre les éléments sociaux de la nature humaine et ceux qui dérivent directement de la constitution psychologique de l'individu. C'est de ces derniers et d'eux seuls qu'est fait l'homme à l'état de nature. Le moyen de le déterminer « tel qu'il a dû sortir des mains de la nature» est de le dépouiller « de tous les dons surnaturels qu'il a pu recevoir et de toutes les facultés artificielles qu'il n'a pu acquérir que par un long progrès » (ibid. et 1re partie). Si pour Rousseau, comme d'ailleurs pour Montesquieu et presque tous les penseurs jusqu'à Comte (et encore Spencer retombe-t-il dans la confusion traditionnelle) la nature finit à l'individu, tout ce qui est au delà lie peut être qu'artificiel. Quant à savoir si l'homme est resté un temps durable dans cette situation, ou s'il a commencé à s'en écarter dès qu'il a commencé à être, c'est une question que Rousseau n'examine pas, car elle n'importe pas à son entreprise.
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"Pragmatisme et Sociologie" d'Émile Durkheim est une oeuvre dans laquelle le célèbre sociologue explore les liens entre le pragmatisme, une perspective philosophique axée sur l'action et l'expérience, et la sociologie, la science de l'étude des sociétés humaines. Durkheim examine comment les idées pragmatiques peuvent être appliquées à la compréhension des phénomènes sociaux.
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Chargé d'enseigner une science née d'hier et qui ne compte encore qu'un petit nombre de principes définitivement établis, il y aurait de la témérité de ma part à n'être pas effrayé par les difficultés de ma tâche. Je fais d'ailleurs cet aveu sans peine et sans timidité. Je crois en effet que, dans nos Universités, à côté de ces chaires du haut desquelles on enseigne la science faite et les vérités acquises, il y a place pour d'autres cours, où le professeur fait en partie la science au fur et à mesure qu'il l'enseigne ; où il trouve dans ses auditeurs des collaborateurs presque autant que des élèves ; où il cherche avec eux, tâtonne avec eux, parfois aussi s'égare avec eux. Je ne viens donc pas vous révéler une doctrine dont une petite école de sociologistes aurait le secret et le privilège, ni surtout vous proposer des remèdes tout faits pour guérir nos sociétés modernes des maux dont elles peuvent souffrir. La science ne va pas si vite ; il lui faut du temps, beaucoup de temps, surtout pour devenir pratiquement utilisable. Aussi l'inventaire de ce que je vous apporte est-il plus modeste et plus facile à faire. Je crois pouvoir poser avec quelque précision un certain nombre de questions spéciales qui se rattachent les unes aux autres, de manière à former une science au milieu des autres sciences positives. Pour résoudre ces problèmes, je vous proposerai une méthode que nous essaierons ensemble. Enfin, de mes études sur ces matières j'ai retiré quelques idées directrices, quelques vues générales, un peu d'expérience, si vous voulez, qui servira, je l'espère, à nous guider dans nos recherches à venir.
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Montesquieu et Rousseau : Précurseurs de la sociologie
Emile Durkheim
- Shs Editions
- 21 Janvier 2024
- 9791041957828
"Montesquieu et Rousseau, Précurseurs de la Sociologie" d'Émile Durkheim met en lumière l'influence de Montesquieu et Rousseau sur le développement précoce de la sociologie en tant que discipline. L'auteur, sociologue français de renom, explore comment les idées de ces deux penseurs du XVIIIe siècle ont jeté les bases conceptuelles pour la compréhension des phénomènes sociaux. Durkheim examine les contributions distinctes de Montesquieu et Rousseau à la pensée sociologique, soulignant leur impact sur la formation et l'évolution de cette discipline cruciale pour la compréhension de la société.
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De quelques formes de classification : contribution à l'étude des représentations collectives : un essai de Marcel Mauss et Emile Durkheim paru dans l'année sociologique (1903)
Emile Durkheim, Marcel Mauss
- Shs Editions
- 1 Mai 2022
- 9782382748602
Dans ce classique de la sociologie de la connaissance, Mauss et Durkheim ne s'attaquent à rien de moins qu'au projet de réécrire la table kantienne des catégories : la maîtrise des jugements logiques qu'ils rendent possibles ne sont pas le fruit des seules forces de l'individu, mais ont une origine sociale. Cette hypothèse, ils la testent sur les concepts de genres et d'espèces, et plus généralement sur l'activité scientifique de classes. Ils entendent ainsi établir qu'en Amérique du Nord et chez les Aborigènes d'Australie, tout autant que dans le système divinatoire chinois, stratification sociale et genres naturels primitifs se font écho ; on ne saurait classer les choses sans appartenir à des sociétés structurées. On comprend le profit à tirer de ce constat pour mieux appréhender les activités scientifiques modernes.
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Cours de philosophie au Lycée de Sens en 1883-1884 : Sections A et B
Emile Durkheim
- Shs Editions
- 21 Mars 2023
- 9791041948109
Qu'est ce que la philosophie ? Le mot est fréquemment employé. Par cela même, il donne une idée grossière, mais simple de ce qu'il signifie. Philosopher, c'est réfléchir sur un ensemble de faits pour en tirer des généralités. Philosophie, en un mot, veut dire réflexion et généralisation. C'est ainsi que l'on dit : la philosophie de l'art, la philosophie de l'histoire.
En examinant la forme de la philosophie, le genre de réflexion qui lui convient, ce qu'on appelle: l'esprit philosophique, on voit qu'on peut le définir ainsi: il consiste dans le besoin de se rendre compte de toutes ses opinions, jointe à une force d'intelligence suffisante pour satisfaire plus ou moins ce besoin. La qualité caractéristique de l'esprit philosophique est la libre réflexion, le libre examen. Réfléchir librement, c'est se soustraire quand on réfléchit à toute influence étrangère à la logique. C'est raisonner en ne reconnaissant d'autres autorités que les règles de cette science et les lumières de la raison. -
Cours de philosophie fait au Lycée de Sens en 1883-1884 : Sections C, D et E
Emile Durkheim
- Shs Editions
- 21 Mars 2023
- 9791041948116
La logique est la science qui détermine les règles que doit suivre l'esprit pour arriver à la vérité. La logique se distingue donc de la psychologie, d'abord par l'étendue de son domaine, car elle ne s'occupe que d'une catégorie déterminée d'états de conscience, l'intelligence, ne connaît qu'une faculté de ce moi que la psychologie décrit sous tous ses aspects. De plus le point de vue de ces deux sciences diffère: la psychologie n'a d'autre but que de faire connaître spéculativement l'esprit; la logique étudie non plus pour savoir, mais pouvoir ; elle se demande comment pratiquement l'on doit s'y prendre pour parvenir à la vérité. La psychologie montre comment les choses se passent, la logique comment elles doivent se passer pour atteindre le but que se propose cette science.
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S'il est un fait dont le caractère pathologique parait in- contestable, c'est le crime. Tous les criminologistes s'entendent sur ce point. S'ils expliquent cette morbidité de manières différentes, ils sont unanimes à la reconnaître. Le problème, cependant, demandait à être traité avec moins de promptitude. Appliquons, en effet, les règles précédentes. Le crime ne s'observe pas seulement dans la plupart des sociétés de telle ou telle espèce, mais dans toutes les sociétés de tous les types. Il n'en est pas où il n'existe une criminalité. Elle change de forme, les actes qui sont ainsi qualifiés ne sont pas partout les mêmes ; mais, partout et toujours, il y a eu des hommes qui se conduisaient de manière à attirer sur eux la répression pénale. Si, du moins, à mesure que les sociétés passent des types inférieurs aux plus élevés, le taux de la criminalité, c'est-à-dire le rapport entre le chiffre annuel des crimes et celui de la population, tendait à baisser, on pourrait croire que, tout en restant un phénomène normal, le crime, cependant, tend à perdre ce caractère. Mais nous n'avons aucune raison qui nous permette de croire à la réa- lité de cette régression. Bien des faits sembleraient plutôt démontrer l'existence d'un mouvement en sens inverse. Depuis le commencement du siècle, la statistique nous fournit le moyen de suivre la marche de la criminalité ; or, elle a partout augmenté. En France, l'augmentation est près de 300%. Il n'est donc pas de phénomène qui présente de la manière la plus irrécusée tous les symptômes de la normalité, puisqu'il apparaît comme étroitement lié aux conditions de toute vie collective. Faire du crime une maladie sociale, ce serait admettre que la maladie n'est pas quelque chose d'accidentel, mais, au contraire, dérive, dans certains cas, de la constitution fondamentale de l'être vivant ; ce serait effacer toute distinction entre le physiologique et le pathologique. Sans doute, il peut se faire que le crime lui-même ait des formes anormales; c'est ce qui arrive quand, par exemple, il atteint un taux exagéré. Il n'est pas douteux, en effet, que cet excès ne soit de nature morbide. Ce qui est normal, c'est simplement qu'il y ait une criminalité, pourvu que celle-ci atteigne et ne dépasse pas, pour chaque type social, un certain niveau qu'il n'est peut-être pas impossible de fixer conformément aux règles précédentes
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D'ordinaire, pour savoir si un précepte de conduite est ou non moral, on le confronte avec une formule générale de la moralité que l'on a antérieurement établie ; suivant qu'il en peut être déduit ou qu'il la contredit, on lui reconnaît une valeur morale ou on la lui refuse.
Nous ne saurions suivre cette méthode ; car, pour qu'elle pût donner des résultats, il faudrait que cette formule, qui doit servir de critère, fût une vérité scientifique indiscutable. Or, non seulement chaque moraliste a la sienne, et cette diversité des doctrines suffit déjà à en rendre suspecte la valeur objective, mais nous allons montrer que toutes celles qui ont été successivement proposées sont fautives et que, pour en trouver une plus exacte, toute une science est nécessaire qui ne saurait être improvisée. -
Le dualisme de la nature humaine et ses conditions sociales
Emile Durkheim
- Shs Editions
- 23 Mars 2023
- 9791041948376
Bien que la sociologie se définisse la science des sociétés, en réalité, elle ne peut traiter des groupes humains, qui sont l'objet immédiat de sa recherche, sans atteindre finalement l'individu, élément dernier dont ces groupes sont composés. Car la société ne peut se constituer qu'à condition de pénétrer les consciences individuelles et de les façonner « à son image et ressemblance » ; sans vouloir dogmatiser avec excès, on peut donc dire avec assurance que nombre de nos états mentaux, et des plus essentiels, ont une origine sociale. Ici, c'est le tout qui, dans une large mesure, fait la partie ; par suite, il est impossible de chercher à expliquer le tout sans expliquer la partie, au moins par contrecoup. Le produit par excellence de l'activité collective, c'est cet ensemble de biens intellectuels et moraux qu'on appelle la civilisation ; c'est pourquoi Auguste Comte faisait de la sociologie la science de la civilisation. Mais, d'un autre côté, c'est la civilisation qui a fait de l'homme ce qu'il est ; c'est elle qui le distingue de l'animal. L'homme n'est un homme que parce qu'il est civilisé. Chercher les causes et les conditions dont la civilisation dépend, c'est donc chercher aussi les causes et les conditions de ce qu'il y a, dans l'homme, de plus spécifiquement humain. C'est ainsi que la sociologie, tout en s'appuyant sur la psychologie dont elle ne saurait se passer, lui apporte, par un juste retour, une contribution qui égale et dépasse en importance les services qu'elle en reçoit. C'est seulement par l'analyse historique qu'on peut se rendre compte de quoi l'homme est formé ; car c'est seulement au cours de l'histoire qu'il s'est formé
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Le problème fondamental du Contrat Social, tel qu'il est formulé au chapitre VI du livre, peut s'énoncer ainsi : trouver une forme d'association, ou comme dit aussi Rousseau, d'état civil, dont les lois se superposent, sans les violer, aux lois fondamentales de l'état de nature. Par conséquent, pour comprendre la doctrine de Rousseau, il nous faut : 1° déterminer en quoi consiste cet état de nature qui est comme la pierre de touche d'après laquelle doit se mesurer le degré de perfection de l'état civil ; ° chercher comment les hommes, en fondant les sociétés, ont été amenés à sortir de cette condition première ; car, si la forme parfaite d'association est à découvrir, c'est que la réalité n'en offre pas le modèle ; ° alors seulement nous serons en mesure d'examiner les raisons pour lesquelles, suivant Rousseau, cette déviation n'était pas nécessaire et comment est possible la conciliation de ces deux états, à certains égards contradictoires.
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La contribution de Montesquieu à la constitution de la science sociale
Emile Durkheim
- Shs Editions
- 23 Mars 2023
- 9791041948420
Oublieux de notre histoire, nous avons pris l'habitude de considérer la science sociale comme étrangère à nos moeurs et à l'esprit français. Le fait que d'illustres philosophes qui ont tout récemment écrit sur ces matières, ont jeté leur éclat en Angleterre et en Allemagne , nous a fait oublier que cette science a d'abord pris naissance chez nous. Et pourtant ce n'est pas seulement le Français Auguste Comte qui a été le premier à lui donner son fondement propre, à en distinguer les parties essentielles et à lui donner un nom particulier, à vrai dire un peu barbare : le nom de sociologie ; mais tout cet élan qui nous porte aujourd'hui vers les problèmes sociaux, est venu de nos philosophes du XVIIIe siècle. Dans cette brillante cohorte d'écrivains, Montesquieu se détache parmi tous les autres : c'est lui, en effet, qui, dans son livre De l'Esprit des Lois, a établi les principes de la science nouvelle.
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Origine du mariage dans l'espece humaine d'après westermarck
Emile Durkheim
- Shs Editions
- 23 Mars 2023
- 9791041948437
Les publications sociologiques consistent trop souvent en constructions purement dialectiques, vides de toute matière, pour que nous ne saluions pas avec empressement l'intéressant travail de M. Westermarck sur les origines du mariage, que M. de Varigny a récemment traduit de l'anglais en français. Tandis qu'on voit trop fréquemment des sociologues improvisés trancher les questions les plus hautes de la science sans avoir jamais acquis, par des recherches spéciales, la pratique directe des faits sociaux, M. Westermarck n'a abordé le sujet déterminé qu'il traite qu'après avoir réuni une masse imposante de documents dont plusieurs sont inédits. Ce n'est Pas sur telle ou telle généralité philosophique qu'il appuie la thèse qu'il essaie d'établir, mais sur des observations qu'il s'est attaché à multiplier autant que possible. Son livre nous paraît donc être d'un utile exemple à une époque où la vogue croissante et, peut-être, trop rapide des études sociologiques fait éclore de tous côtés des vocations hâtives que l'impatience du succès, le désir de répondre sur-le-champ aux exigences et aux préoccupations de la foule, rendent trop souvent indifférentes à toute circonspection scientifique. Mais si l'on ne saurait trop louer dans cet ouvrage l'abondance des informations, le grand esprit de sincérité qui inspire toute la recherche, l'indépendance du jugement, en revanche, la méthode suivant laquelle les faits ainsi réunis sont élaborés est loin de nous paraître aussi irréprochable. Elle s'éloigne même tellement de celle que nous avons eu nous-même l'occasion d'appliquer à cette question du mariage et de la famille, au cours d'un enseignement encore inédit, qu'il nous est impossible d'accepter la plupart des propositions auxquelles l'auteur aboutit. C'est donc sur ce point, avant tout, qu'il convient de s'expliquer.
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Messieurs, Je ne viens pas vous faire une nouvelle leçon d'ouverture. La sociologie n'est plus pour vous une étrangère qu'il faille vous présenter. Cependant, avant de commencer l'étude des questions qui vont nous retenir cette année, il m'a paru bon de vous y introduire par une première leçon où je vous exposerais les lignes générales de notre sujet, la méthode que nous suivrons pour le traiter et l'intérêt qu'il présente pour vos études.
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Une science qui vient de naître n'a et ne peut avoir au début qu'un sentiment incertain et vague de la région de la réalité vers laquelle elle va se diriger, de son étendue et de ses limites ; et elle ne peut s'en faire une image plus claire qu'au fur et à mesure qu'elle avance dans ses recherches. Il est d'autre part d'une extrême importance qu'elle acquière ainsi une conscience plus élevée de son objet, car la voie suivie par le savant est d'autant plus sûre qu'il procède méthodiquement, et lui-même est d'autant plus méthodique qu'il peut rendre compte plus exactement du terrain sur lequel il s'engage.
Le moment est venu pour la sociologie de faire tous les efforts possibles pour réaliser ce progrès. Sans aucun doute, quand certains critiques retardataires, subissant inconsciemment le préjugé qui en tout temps s'est opposé avec acharnement à la formation de sciences nouvelles, reprochent à la sociologie d'ignorer à quel objet précis elle doit s'attaquer, on peut leur répondre que cette ignorance est inévitable dans les premiers temps de la recherche et que notre science est née seulement d'hier. Il est nécessaire de ne pas perdre de vue, surtout devant la faveur que rencontre actuellement la sociologie, qu'il y a quinze ans l'Europe ne comptait pas dix véritables sociologues. Il faut ajouter que c'est trop exiger que de vouloir qu'une science circonscrive son objet avec une précision excessive ; car la partie de la réalité que l'on se propose d'étudier n'est jamais séparée des autres par une frontière précise. -
Cours de philosophie fait au lycée de sens en 1883-1884
Emile Durkheim
- Shs Editions
- 14 Novembre 2023
- 9791041954148
La logique est la science qui détermine les règles que doit suivre l'esprit pour arriver à la vérité. La logique se distingue donc de la psychologie, d'abord par l'étendue de son domaine, car elle ne s'occupe que d'une catégorie déterminée d'états de conscience, l'intelligence, ne connaît qu'une faculté de ce moi que la psychologie décrit sous tous ses aspects. De plus le point de vue de ces deux sciences diffère: la psychologie n'a d'autre but que de faire connaître spéculativement l'esprit; la logique étudie non plus pour savoir, mais pouvoir ; elle se demande comment pratiquement l'on doit s'y prendre pour parvenir à la vérité. La psychologie montre comment les choses se passent, la logique comment elles doivent se passer pour atteindre le but que se propose cette science.
Mais si la logique est distincte de la psychologie, elle n'en a pas moins avec cette science d'étroits relations : d'abord, dans l'une comme dans l'autre, c'est de l'homme qu'il s'agit. La logique applique à une fin particulière les conclusions de la psychologie. La science théorique précède nécessairement la science pratique. Il faut savoir ce qu'est l'intelligence avant de chercher à s'en servir.
De plus, l'intelligence n'est pas une faculté isolée dans le moi, agissant seule ; elle agit toujours de concours avec les autres facultés. Nous verrons que la volonté et la sensibilité jouent un rôle dans les phénomènes spirituels. La logique doit donc être précédée de la psychologie. -
"L'individualisme et les intellectuels" est un ouvrage d'Émile Durkheim, le célèbre sociologue français. Cet écrit, publié en 1898, est issu de ses préoccupations concernant les transformations sociales et le rôle des intellectuels dans une société de plus en plus marquée par l'individualisme.
Voici un résumé général :
Contexte : Rédigé à la fin du XIXe siècle, Durkheim examine les changements sociaux associés à l'émergence de l'individualisme. Il s'intéresse particulièrement à la manière dont ces évolutions affectent la pensée et le rôle des intellectuels dans la société.
Analyse de l'individualisme : Durkheim explore les implications de l'individualisme sur la cohésion sociale. Il examine comment cette orientation vers l'individu peut influencer les relations sociales, les valeurs collectives et la solidarité.
Rôle des intellectuels : L'auteur analyse le rôle des intellectuels dans ce contexte d'individualisme. Il peut discuter de la responsabilité des penseurs et des leaders d'opinion dans la préservation du lien social et dans la promotion d'une conscience collective.
Défense de la solidarité : Durkheim peut plaider en faveur de la solidarité sociale comme élément essentiel à la stabilité de la société. Il peut également aborder la manière dont les intellectuels peuvent contribuer à renforcer cette solidarité face aux tendances individualistes.
Cet ouvrage témoigne de la vision sociologique unique de Durkheim, qui cherche à comprendre les dynamiques sociales et à proposer des solutions pour maintenir la cohésion sociale dans un contexte marqué par des changements significatifs. -
Jugements de valeur et jugements de réalité
Emile Durkheim
- Shs Editions
- 18 Janvier 2024
- 9791041957194
"Jugements de valeur et jugements de réalité" est un ouvrage d'Émile Durkheim, le célèbre sociologue français. Malheureusement, cet ouvrage n'est pas répertorié dans mes données jusqu'à ma dernière mise à jour en janvier 2022, et je n'ai pas d'informations spécifiques à ce sujet.
Cependant, étant donné le titre, on peut supposer que Durkheim y explore la distinction entre les jugements de valeur, qui impliquent des évaluations subjectives basées sur des normes et des croyances, et les jugements de réalité, qui se réfèrent à des faits objectifs observables. Il est probable qu'il aborde ces questions dans le contexte de la sociologie et de la compréhension des phénomènes sociaux. -
"De l'irréligion de l'avenir" est un ouvrage écrit par Ernest Renan, un philosophe, historien et écrivain français du XIXe siècle. Cet ouvrage, publié en 1883, reflète les réflexions de Renan sur l'évolution de la religiosité et de la pensée religieuse dans le contexte de la modernité.
Voici un résumé général de l'ouvrage :
Contexte : Rédigé à une époque où les idées et les institutions religieuses étaient remises en question en raison du développement de la science, de la philosophie et de la critique historique. Renan s'interroge sur le futur de la religiosité dans un monde en mutation.
Analyse de l'irréligion : Renan examine les tendances qui conduisent à l'irréligion, c'est-à-dire le rejet ou la diminution de la religiosité traditionnelle. Il peut aborder les facteurs tels que la montée de la science, la sécularisation, et les changements sociaux qui contribuent à cette irréligion.
Évolution de la pensée religieuse : L'auteur explore comment la pensée religieuse a évolué à travers les âges et comment elle pourrait continuer à évoluer à l'avenir. Il peut discuter des nouvelles formes de spiritualité ou de pensée métaphysique qui pourraient émerger.
Rôle de la science et de la raison : Renan peut accorder une attention particulière à la place croissante de la science et de la raison dans la société moderne, et comment cela influence la manière dont les gens conçoivent le divin et le sacré.
Réflexion sur la morale et l'éthique : Il pourrait également explorer comment l'irréligion influe sur la moralité et l'éthique, cherchant peut-être à démontrer que la moralité peut exister indépendamment des cadres religieux traditionnels.
Ernest Renan, connu pour sa pensée critique et ses contributions à la philosophie et à l'histoire, offre probablement des réflexions profondes sur l'évolution de la religiosité et de la pensée religieuse dans un monde en mutation. -
Le socialisme : sa définition, ses débuts, la doctrine saint-simonienne
Emile Durkheim
- Shs Editions
- 19 Janvier 2024
- 9791041957415
Ce livre est le début d'une oeuvre qui n'a jamais été terminée. C'est la première partie d'une Histoire du socialisme, rédigée sous la forme de leçons. Le cours a été professé à Bordeaux, à la Faculté des Lettres, de novembre 1895 à mai 1896. Voici la place que ce travail occupe dans l'oeuvre et dans la pensée de Durkheim. On sait de quels problèmes il est parti. C'est dès ses années d'École Normale, par vocation, et dans un milieu animé de vouloir politique et moral, d'accord avec Jaurès et avec son autre camarade Hommay (mort en 1886), qu'il se consacra à l'étude de la question sociale. Il la posait alors assez abstraitement et philosophiquement, sous le titre : Rapports de l'individualisme et du socialisme. En 1883, il avait précisé ; et c'étaient les rapports de l'individu et de la société qui devinrent son sujet. C'est alors qu'il parvint, par une analyse progressive de sa pensée et des faits, entre le premier plan de sa Division du travail social (1884) et la première rédaction (1886), à s'apercevoir que la solution du problème appartenait à une science nouvelle : la sociologie. Celle-ci était alors bien peu en vogue, surtout en France où les excès des derniers comtistes l'avaient ridiculisée. De plus, elle était loin d'être constituée. Car Comte, Spencer et même Espinas, et même les Allemands Schaeffle et Wundt n'en avaient donné que des philosophies. Durkheim entreprit cette oeuvre : lui donner une méthode et un corps.
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Leçons de sociologie : Physique des moeurs et du droit
Emile Durkheim
- Shs Editions
- 19 Janvier 2024
- 9791041957453
"Leçons de Sociologie: Physique des Moeurs et du Droit" d'Émile Durkheim offre une exploration approfondie des concepts sociologiques liés à la moralité, aux moeurs et au droit. En tant que professeur de sociologie à la Sorbonne, Durkheim aborde ces sujets avec une approche empirique et structurale. L'ouvrage se divise probablement en deux parties : la première se concentrant sur la "Physique des Moeurs" et la seconde sur la "Physique du Droit".
Dans la première partie, Durkheim analyse la manière dont les normes sociales, les valeurs et les attitudes morales prennent forme au sein d'une société. Il explore les influences sur la moralité collective et examine les mécanismes sociaux qui régissent les comportements individuels. Cette partie vise à offrir une compréhension approfondie de la manière dont la moralité émerge et évolue dans un contexte social.
La deuxième partie se concentre sur la "Physique du Droit", examinant la relation entre les normes morales et les systèmes juridiques. Durkheim analyse la façon dont les règles juridiques émergent et interagissent avec la moralité sociale. Il explore la fonction du droit dans le maintien de l'ordre social et de la cohésion, fournissant ainsi une perspective sociologique sur le rôle du système juridique au sein de la société.
L'auteur illustre probablement ses idées à l'aide d'exemples concrets, d'études de cas et de données empiriques, offrant ainsi une approche scientifique pour comprendre les phénomènes sociaux. L'ensemble de l'ouvrage contribue à la compréhension sociologique des relations complexes entre la moralité, les comportements sociaux et le système juridique, renforçant ainsi l'héritage intellectuel d'Émile Durkheim dans le domaine de la sociologie. -
Cours sur les origines de la vie religieuse
Emile Durkheim
- Shs Editions
- 23 Janvier 2024
- 9791041957989
Dans ses "Cours sur les Origines de la Vie Religieuse", Émile Durkheim explore les fondements et les origines de la vie religieuse au sein des sociétés humaines. Durant ces cours, Durkheim utilise une approche sociologique pour analyser les formes primordiales de la religion, mettant l'accent sur les concepts de sacré, de profane et de totem. Il examine également le rôle social de la religion et son impact sur la cohésion sociale. Ces cours offrent une perspective pionnière sur l'étude sociologique des phénomènes religieux, soulignant l'importance des croyances collectives dans la structuration des sociétés.