«Il est incontestable que la corruption est systémique en France et qu'elle impacte notre quotidien.»Éric Alt et Élise Van BenedenNous ne nous percevons pas forcément, en tant que citoyens, comme victimes de la corruption. Pourtant nous subissons tous ses effets : nous payons plus d'impôts, nous bénéficions de moins de services publics, nous vivons des injustices. La corruption est un abus de pouvoir qui dégrade la démocratie toute entière. Elle affecte l'économie, le vivre ensemble, la confiance en nos élus. Mais il est possible de résister, comme en témoignent les auteurs de cet essai, tous deux engagés dans une association agréée de lutte contre la corruption, de combattre les manquements à la probité des puissants et d'oeuvrer pour l'éthique dans la vie publique. En démocratie, la souveraineté appartient aux citoyens. Cette résistance citoyenne est aussi une opportunité pour tous de se réapproprier un pouvoir dont ils ont été dépossédés.
La corruption a des conséquences très concrètes sur la vie quotidienne.
Elle permet l'accaparement de richesses au détriment du plus grand nombre. Elle détruit la confiance nécessaire à la vie démocratique. Elle peut même produire des effets mortifères : c'est le cas lorsque, par exemple, des laboratoires trafiquent de leur influence pour obtenir la mise sur le marché de médicaments nocifs. Ce n'est pourtant pas une fatalité. La corruption dépend de la qualité des lois et de celle des hommes qui sont les appliquent.
Cet ouvrage soumet les lois et les institutions à un test de résistance à la corruption. Les auteurs permettent ainsi de comprendre pourquoi l'idéal d'une République irréprochable s'est éloigné. Il met en évidence les retards de la France en ce domaine au regard de la situation d'autres grands pays. Dans ce climat délétère, des citoyens donnent l'alerte, s'engagent, prennent les armes du droit. L'ouvrage explore cette nouvelle résistance qui s'organise.
Il s'adresse à tous les citoyens indignés par l'esprit de corruption, proposant pistes de réflexion, exemples d'action et propositions concrètes.
La norme juridique demeure insuffisamment adaptée à l'évolution des pratiques de corruption, plus les règles sont complexes, plus l'application est difficile. La concentration des pouvoirs s'accompagne d'une dilution des responsabilités. La règle pénale est inégalement appliquée, les progrès de la coopération judiciaire internationale sont dérisoires. Telles sont les faiblesses de cette lutte analysée par les auteurs.