Odile Felgine
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Quelles furent les relations de Georges Bernanos, Roger Caillois, Jules Supervielle avec la Résistance extérieure ? Quel rôle joua la grande éditrice Victoria Ocampo à cette époque ? Quels liens nouèrent Jorge Luis Borges, Victoria Ocampo, Roger Caillois et Claude Lévi-Strauss à cette occasion ? Quelle conséquence cela eut-il pour les transferts culturels intercontinentaux ? Quel dialogue s'instaura entre Antoine de Saint-Exupéry et Roger Caillois ?...
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Cette imposante monographie très richement illustrée est avant avant tout une biographie de l'affichiste Jacques Villeglé écrite par l'écrivain Odile Felgine et préfacée par l'artiste Arnaud Labelle-Rojoux. Jamais réalisée à ce jour, cette monographie s'impose comme un ouvrage de référence pour qui veut tout connaître et tout voir de cet artiste essentiel de l'art contemporain. ... " Dans les rues de l'immédiat après-guerre, les affiches publicitaires flamboient sur les façades grises et lourdes, inquiétantes oriflammes d'un monde à venir et d'un univers mort, déchiré de trop de blessures, de coups de fouet, gourd de trop de frimas. Tout d'abord en équipe avec son ami Raymond Hains, puis seul de par la volonté de certains, accompagné de François Dufrêne qui sait capter l'envers des affiches et ceux des mots, Jacques Villeglé saisit, ravit, arrache. Le terme "cueillette" qui accompagne l'idée de flânerie, semble bien doux face à la violence du rapt, de la prise directe, de l'appropriation du réel, du refus d'un art de transposition... " Odile Felgine
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Je suis née à Hong-Son, près de la frontière chinoise, dans un poste recules De mon père, longtemps, je n'ai pas su grand-chose. Si ce n'est qu'il était préférable de ne pas en parler. Il était Français, de confession incertaine, avec, semble-t-il, un peu de sang écossais, à moins que ce ne soit hongrois. Il avait vécu en Afrique, en Océanie, n'y trouvant que misère... De sa fin, on ne disait rien. Etait-il vraiment mort ? La mère ne parlait que de ses propres déboires. Elle avait dû fuir, seule, une rébellion locale et se réfugier dans ce pays communiste.
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A la suite de la mort mystérieuse d'un pilote autrichien en plein désert, un photographe allemand, épigraphiste passionné à ses heures, est amené, à la demande de la femme qu'il aime, à enquêter sur cette disparition.
Ce roman interroge les énigmes du monde, menacé de toutes parts, notamment sur le plan écologique, souvent en proie à la violence, à l'individualisme, à la corruption, à des désastres de toutes sortes. Entre noma (terrible maladie carentielle infantile), questions sur l'homme, étrangeté d'un étonnant journal, c'est à une exaltation de l'amour face à l'absurde que se livre l'auteur. Un ton singulier pour une interrogation poétique et métaphysique brûlante.
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André Malraux l'appelait "la superbe Argentine", Etiemble la qualifie toujours de "grande dame et de grand monsieur", mais qui la connaît encore ici, à l'heure du centenaire de sa naissance ?
Victoria Ocampo, née en 1890 à Buenos Aires, au sein de l'aristocratie, eut une jeunesse choyée mais étouffante. Il était difficile d'être "femme sur les rives du rio de la Plata" et Victoria dut se battre contre les contraintes et les préjugés de cette société patriarcale. D'une rare beauté, sensuelle, énergique, fascinée par la création littéraire et artistique, elle se lie dès 1924 avec le poète indien Rabindranath Tagore et se lance dans le journalisme et la critique. Ses amis comptent parmi les plus grands noms de l'intelligentsia du moment : José Ortega y Gasset, Hermann von Keyserling, Pierre Drieu la Rochelle avec qui elle aura une liaison et qu'elle n'abandonnera jamais, Jules Supervielle, Gropius, Ernest Ansermet, Aldous Huxley, Virginia Woolf.
En 1931, appuyée par ces "gloires", elle fonde à Buenos Aires, la revue SUR - la NRF argentine- qui publie des signatures occidentales prestigieuses et révèle au monde nombre d'auteurs latino-américains. Parmi ceux-ci, Jorge Luis Borges et Ernesto Sabato...
Pont culturel entre divers continents, vivier de futurs maîtres, SUR bénéficiera d'une renommée exceptionnelle ; le flair, la combativité, l'abnégation de sa directrice et de ses collaborateurs y seront pour beaucoup.
En 1939, cette francophile invite Roger Caillois à donner des conférences en Argentine. Le jeune essayiste, retenu par la guerre, demeurera plusieurs années auprès d'elle : Victoria Ocampo financera même sa revue Lettres françaises et introduira Caillois à une littérature dont il ignorait tout et qu'il fera découvrir au public français par l'intermédiaire de la fameuse collection "La croix du Sud". Avec générosité et obstination, elle encouragera bien des artistes dont la célèbre photographe Gisèle Freund, et soutiendra la cause des Alliés.
Après la guerre, elle poursuivra sa mission d'ambassadrice des lettres argentines, résistera aux persécutions du régime péroniste et maintiendra des liens chaleureux avec tous les écrivains aimés. Un cancer de la gorge l'emportera en 1979.
Laura Ayerza de Castilho et Odile Felgine retracent l'itinéraire d'une aventurière de l'esprit exceptionnelle : évocation minutieuse et allègre d'un destin de femme hors du commun.
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En 1936, Paul Lastine, jeune ingénieur agronome colonial, récemment recruté par la la météo coloniale française, est nommé à Burmi, poste très excentré du Niger, territoire de l'Afrique Occidentale Française. Il vient rejoindre de très rares confrères au service du climat, de l'aviation et de l'agriculture en cette terre lointaine. Une existence ascétique de travail et de solitude s'ouvre à lui. Loin des métropoles, il exerce son métier qui le passionne dans une vie assez fraternelle avec les populations locales, malgré le contexte de domination coloniale. C'est alors qu'il rencontre un pilote d'une ligne aérienne privée et se lie avec lui d'une amitié telle qu'elle va transformer sa vie. Dans ce roman poétique librement inspiré de la vie de son père, Odile Felgine rend hommage aux météorologistes, si longtemps dédaignés, dont le rôle est pourtant capital pour l'agriculture, la circulation aérienne et maritime. Ces « maîtres du vent », les Anciens de la Météorologie, ont contribué, dans des conditions souvent extrêmes, à établir les archives du climat, si importantes pour étudier et lutter contre le réchauffement climatique de la planète.
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Dans cette biographie ample, documentée et précise, Odile Felgine retrace la vie mouvementée et dresse le portrait du plus célèbre écrivain argentin.
On connaît le Borges de Fictions , l'écrivain à la culture encyclopédique, à l'univers fait de labyrinthes, de bibliothèques et de miroirs. Il y eut aussi l'homme au regard magnétique, aux cheveux aile-de-corbeau qui a grandi à Buenos Aires dans les récits mythifiés de ses aïeux, et qui passait ses journées enfermé dans la bibliothèque de son père à éprouver de " délicieuses terreurs ".
Odile Felgine retrace la vie de Jorge Luis Borges depuis les faubourgs argentins, décrit ses voyages en Europe, à Genève, en Espagne ; ses premières créations, ses rencontres (avec Victoria Ocampo ou Adolfo Bioy Casares), sa nomination à la tête de la Bibliothèque nationale. Elle revient sur ses amitiés, l'omniprésence de sa mère, ses relations compliquées avec les femmes, ses prises de position politiques controversées, son aversion pour le péronisme, sa reconnaissance mondiale tardive. Tout du long, ses livres (contes, poèmes, essais...) mythifient sa vie.
Dans cette biographie ample, documentée et précise, on découvre un homme à l'imagination aigüe, dotée d'une grande sensibilité et d'une profondeur saisissante, capable de sublimer les difficultés malgré le " crépuscule permanent " de sa cécité, toutes choses qui concourent à faire de lui un véritable Homère argentin du XXe siècle.