Quelles sont les valeurs de mémoire révérées par le culte moderne des monumentsoe A quoi s'opposent-ellesoe En quoi s'opposent-ellesoe Quelle mémoire préserveroe Aloïs Riegel (1858-1905), l'un des plus célèbres historiens de l'art de fin du dix-neuvième siècle, répond à ces questions. La modernité du culte des valeurs de mémoire réside dans l'acceptation de leur nécessaire conflictualité et ses implications : fin d'un sens commun, avènement d'un nouveau partage du sensible sous le règne du quelconque, absolue nouveauté d'une esthétique de la mémoire qui signe une démocratisation radicale du goût.
Les contes et légendes du Japon ont pour cadre un univers mystérieux et inquiétant peuplé de toutes sortes d'êtres étranges et surprenants. Et comment ne pas commencer ce voyage extraordinaire en vous parlant des kami ? Quand Izanami et Izanagi ont créé l'archipel, ils ont donné naissance à cette myriade de dieux. Et myriade, c'est peu dire : on dit qu'il y a autant de kami qu'il y a de cheveux sur une tête. Ces cinquante contes fantastiques, touchants et inattendus, nous racontent un Japon déroutant, traditionnel et légendaire, ancré dans un territoire à la frontière du mythe, de l'histoire et de la réalité.
Baraques, baraquements, préfabriqués, préfas ou préfabs ? Ces mots renvoient tous à un certain type d'habitat provisoire et d'urgence sur lequel beaucoup ne s'attardent pas. Très peu documentées et encore moins valorisées, les baraques d'après-guerre présentaient à l'époque des atouts insoupçonnés, tant sur les plans architecturaux que sociaux et économiques. Non seulement leur type de construction préfabriquée a permis de reloger les sinistrés de la guerre rapidement, de créer des cités provisoires dont certaines deviendront des communautés fortes et soudées, mais aussi d'innover en matière de design et de confort? Résultat : 75 ans après leur construction, des milliers de baraques provisoires d'après-guerre sont toujours debout et choyées par leurs propriétaires. Derrière la connotation péjorative du mot « baraque », souvent assimilée à des maisons mal conçues, des taudis, des abris pour animaux, se cache en réalité une multitude d'expériences urbaines et humaines. Riches et d'une pérennité inattendue, elles furent indispensables à la reconstruction de l'Europe et inspirent de nouveau les architectes et les politiques actuels dans la gestion des crises du logement.
Les premières photographies de Marrakech témoignent d'une ville agréable à vivre, une ville-jardin riche de monuments anciens d'une grande beauté architecturale. Des cartes postales, représentant artisans et scènes du quotidien, permettaient à ceux qui les recevaient de découvrir un monde ignoré, exotique et dépaysant. Ces cartes postales sont aujourd'hui des documents précieuxcomme le sont les photos de particuliers qui dessinent ce que fut Marrakech autrefois, son architecture et la vie de ses habitants. Souvent, elles ne sont pas différentes de visuels plus récents. Des bâtiments mythiques comme les Négociants, le café de l'Atlas et la Renaissance sur l'avenue Mohammed V forment avec la Koutoubia sur la place Jemaa el-Fna, les monuments phares de Marrakech. Au contraire, les changements sont criants quand le Ciné-Palace n'est plus que ruine et la villa Bel-Air démolie. Les immeubles sortent de terre et les anciens disent que Marrakech perd son âme. Cependant, l'affluence toujours plus forte qu'elle connaît confirme l'engouement jamais démenti que suscite Marrakech, la ville du rêve oriental à trois heures de vol de Paris.
"Etel Adnan est au coeur de l'histoire humaine dans son immédiateté, ses contours surprenants, ses défaites, ses deuils, ses éclats d'imaginaire, sa solidarité. Elle est au coeur du combat poétique, elle affine l'arme de l'art pour mieux vivre et appréhender le monde. Sa poésie est fondatrice à la manière de la Beat Génération, mais avec une conscience plus aiguë, plus radicale. Et cela s'explique : la beauté sans nom et le martyr du monde arabe moderne sont au coeur de son cantique qui traverse les consciences et les civilisations." (extrait de la préface de Michel Cassir).
Le Tsigane Django Reinhardt, musicien de jazz, a connu ses plus grandes heures de gloire sous l'Occupation. Un succès à l'égal de celui de Maurice Chevalier et de Charles Trenet, aussi bien à Paris et dans la France occupée, qu'en Belgique sous administration militaire allemande. Gérard Régnier montre que l'image d'un Django traqué en tant que Tsigane par les occupants nazis relève de la légende. Les officiers allemands, connaisseurs et amateurs de jazz, se pressaient, aussi bien pour l'écouter en concert à la salle Pleyel, que dans les cabarets comme Le Nid. En Belgique, Django fait salle comble au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles et la foule se presse pour l'apercevoir lors de sa réception au grand quotidien Le Soir. Charles Delaunay, dans son label Swing, enregistre Django, et ses disques connaissent le plus grand succès. On siffle Nuages dans les rues de Paris, Bruxelles et Berlin.
"Une idée répandue voudrait qu'il n'y ait pas d'héroïnes noires au répertoire et par conséquent pas vraiment de grands rôles au théâtre pour les comédiennes afro-descendantes. Mais est-ce bien vrai ? Occultation, invisibilisation, décoloration... les figures théâtrales à la peau sombre ont disparu du paysage dramatique avec l'histoire coloniale, c'est ce qu'entreprend de montrer cet ouvrage qui part sur les traces de ces héroïnes du répertoire moins blanches qu'on ne croit. De quoi renverser dénis et préjugés et relire autrement le répertoire. - - "
Égérie d'Henri-Georges Clouzot, Suzy Delair (1917-2020) tourne avec les plus grands, Jean Grémillon, René Clément, Marcel L'Herbier, Luchino Visconti, Marcel Carné, Gérard Oury... Mais ce n'est pas tout ! Comédienne sur nos scènes de théâtre, elle joue les auteurs classiques et contemporains. Chanteuse lyrique d'opérettes, une des plus grandes interprètes d'Offenbach, plusieurs Orphées d'or couronnent sa carrière. Sa voix, sa vitalité étincelante la conduisent dans l'univers du cabaret dont elle est une grande vedette. Elle y rayonne et multiplie les récitals en Europe, en Amérique, au Moyen-Orient, en Afrique, chantant les mélodies de Georges van Parys, Georges Auric, Paul Misraki, et de tant d'autres. Son répertoire de films, d'enregistrements de pièces de théâtre, opérettes et chansons nous parle d'elle.
Dominique Delouche est le réalisateur de 24 heures de la vie d'une femme, de L'homme de Désir, de Divine. Il est aussi le Cinéaste de la Danse. Puisant dans ses souvenirs de tournage, au regard de sa caméra et des liens qu'il a tissés avec eux, il évoque ici les plus grands danseurs et chorégraphes, de Lifar à Jerome Robbins, de Vassiliev et Plissetskaïa à Markova, de Chauviré à Guillem, de Vassiliev à Noureev en passant par les plus grandes étoiles de l'Opéra de Paris. - - Anecdotes, admiration, études stylistiques éclairent cette trentaine de portraits et constituent un Essai sur l'histoire récente du Ballet. -
Walt Disney a totalisé sur son nom seul 29 Oscars obtenus de son vivant. Un record dans l'industrie cinématographique. Aves ses parcs d'attractions et les produits dérivés, Disney est sûrement la personnalité mondiale la plus fédératrice du XXe siècle. Mais qui était vraiment l'homme embusqué derrière le créateur de génie ? Ce livre s'efforce, sans concessions, de s'approcher au plus près de cette vie et de ce destin incroyables, marques d'un homme condamné à réussir.
Dans l'univers résolument blanc du cinéma français, comment se rendre visible en tant que femme noire et actrice ? Quelle place leur est donnée à l'écran ? L'étude des personnages féminins noirs dans le cinéma français contemporain en donne un aperçu : les rôles périphériques, stéréotypés et marginalisés se bousculent. Cet ouvrage enquête sur l'histoire des représentations au travers d'une étude exhaustive des rôles interprétés par ces femmes et d'une analyse détaillée du parcours de trois actrices contemporaines. Il aborde la complexité d'exercice de ces actrices tiraillées entre le besoin de travailler et l'idée de contribuer malgré elles à faire perdurer ces représentations stéréotypées.
"Aux Bruyères, aujourd hui, on peine à imaginer qu hier vivait là une cité misérable que les gens de la ville appelaient avec dédain la cité des Gamelles. - Cité des Gamelles ! Eh oui ! - Ses habitants eux-mêmes en avaient revendiqué le qualificatif qu ils proclammaient fièrement un peu comme on brandit un étendanrd. C était dans les années 1950-1960 à 1970. Depuis, les taudis ont disparu. La pleine, un terrain vague, véritable forum du prolétariat où l on échangeait des idées, des mots et parfois des coups, est maintenant occupée par des sages pavillons. Alors, ne reste-t-il rien de ces années bouillonnantes ?"
Voici l'histoire d'un jeune peintre qui va devenir un maître : Rembrandt Van Rijn.
En 1632, à l'aube d'une carrière flamboyante, Rembrandt peint son vieux père, Harmen, dans la maison familiale de Leyde, sous un escalier en colimaçon. Ce tableau, le Philosophe en méditation, est aujourd'hui conservé au musée du Louvre. Sur scène, l'espace pictural est recréé ; terres incandescentes essentielles à la création de l'artiste, à son équilibre mental. Au gré de ses succès puis à l'heure des grandes épreuves de sa vie, Rembrandt rejoint secrètement son père, sous l'escalier, là où leurs deux âmes restent étroitement nouées.
"De Funès, le méchant, se plaît à charger son personnage, le marquant au fer rouge, le surjouant afin d'augmenter en toute conscience la puissance déflagrante de ce rire qui libère. - À travers les thèmes du racisme, de la mauvaise foi, du mépris ou de la flatterie, en revivant avec l'acteur-créateur ses colères et ses violences, en entrant dans la conscience active de ses mimes et - de ses onomatopées-concepts, Pierre-Paul Bracco a vu en Louis de Funès, à l'égal des grands burlesques, le créateur d'un personnage allant délibérément de l'inconscience à la conscience, voire à une - forme délirante d'hyperconscience. Voilà bien les retrouvailles avec La Grande vadrouille , Les Aventures de Rabbi Jacob, Hibernatus, Le Corniaud, Le Petit baigneur, Oscar... Quoi de mieux en effet que de Funès aux prises avec sa pure logique, le conduisant en crescendo jusqu'à l'absurde, pour opérer la déliaison inespérée des défaillances humaines ?"
Saviez-vous que, jusque dans la première moitié du XXe siècle, dans certaines campagnes, une femme « en cheveux », sans coiffure, était assimilée à une sorcière à l'aspect démoniaque ? C'est au long du XIXe siècle que s'épanouissent les costumes régionaux et se différencient les coiffes, pour atteindre une extraordinaire diversité de styles dans les zones rurales vers 1905. Sur les limites de la région Poitou-Charentes actuelle, on comptait plus de 26 modèles aux noms tous évocateurs, comme canette, dormeuse, béguin, grisette, poireaude, pantine, cayenne, etc. Alors, il ne fallait pas moins que la réunion de deux connaisseurs, le spécialiste de l'histoire des coiffes régionales Pierre Couprie et le cartophile Maurice Bedon, pour étudier en images des coiffes de l'Aunis, de la Saintonge, de l'Angoumois et du Poitou.
Ces magnifiques coiffes font partie de notre richesse patrimoniale et il était temps de les apprécier aujourd'hui ailleurs que derrière la vitrine d'un musée !
L'oeuvre prolifique d'Alain Cavalier, témoigne d'une singularité dans le cinéma mondial et apporte un regard nouveau sur la manière de faire des films. Cet ouvrage s'interroge sur ce qu'il y a de commun entre les tournages dits "industriels" avec les grandes stars de l'époque telles que Romy Schneider, Jean-Louis Trintignant, Alain Delon ou encore Catherine Deneuve, et ceux réalisés par exemple il y a cinq ans, seul, sans équipe technique, en face à face avec les "Braves", Raymond Lévy ou Jean Widhoff.
De 1911 à 1975, un acteur lia sa vie au Théâtre du Peuple de Bussang, théâtre familial bâti dans les Vosges et qui, sous l'impulsion de Maurice Pottecher, connut un essor prodigieux. Cet acteur, c'est Pierre Richard-Willm, un artiste complet au destin prodigieux. Devenu dans les années 30 une immense vedette de l'écran, il renonça complètement au 7e art pour succéder à Maurice Pottecher. Cet ouvrage met en lumière la part de l'acteur, metteur en scène, décorateur et costumier dans l'évolution de ce théâtre unique qui ouvrit la voie au TNP de Jean Vilar. L'auteur restitue cet étonnant parcours artistique.
"Se penchant sur l imaginaire du western classique américain, ce livre propose une lecture narrative et mythologique des films relatant la construction d un chemin de fer (Railroad Buildind Story). Ces films constituent un sous-genre du western à part entière. Celui-ci parcourt toute la grande époque du western classique sous le signe hautement patriotique qu est le chemin de fer. Sous ces récits se découvre une matrice narrative d une cohérence insoupçonnée, véritable mythe de la nation américaine tirant ses sources dans son histoire."
"Connu sous le nom de « Radar », Charles Fiquet photographiait et exposait dans les années 50-60 tous les bateaux qu'il croisait. Le succès rencontré a été considérable auprès de la population marinière. On retrouve ses tirages photographiques dans presque toutes les familles. Ses cadrages démontrent sa maîtrise de la technique de prise de vues. Mais son travail de photographe n'est pas uniquement professionnel, ""il est également poétique, lorsqu'il immortalise ces familles de mariniers sur le pont, souriantes, amoureuses de leur métier et de leur style de vie sur l'eau""... - "
Au fil des siècles, afin d'assurer la continuité de l'espace urbain, les hommes ont jeté sur l'eau plusieurs dizaines de ponts dont 37 subsistent de nos jours (sans compter les viaducs du périphérique). Ils sont une composante essentielle du patrimoine de Paris. Mieux, ils sont pour beaucoup dans le charme de la ville. Franck Gabriel est parti à la découverte de ces mille et une apparences, des petits matins frileux aux somptueux rougeoiements des couchers de soleil en passant par l'ombre complice des nuits parisiennes qui ne sont jamais totalement sombres.
Glauber Rocha, à peine âgé de 24 ans, mais déjà auteur de Barravento (1961), est en pleine réalisation de Le Dieu noir et le diable blond quand il publie Révision critique du cinéma brésilien en 1963. Malgré le véritable désert en livres d'histoire ou d'esthétique du cinéma qu'il affronte alors, le jeune créateur, producteur, journaliste et critique, cherche cependant à se situer dans une histoire du cinéma national et mondial. C'est ainsi qu'il dégage une ligne directrice lui permettant de désigner Humberto Mauro comme le père du cinéma brésilien. Il n'épargne guère la tentative d'industrialisation de la Vera Cruz, ni la production de chanchadas, pour exposer ce que devrait être le vrai cinéma selon lui. Théoricien, polémiste et militant, il définit les caractéristiques du cinema novo en train de naître, avant d'être stoppé par le coup d'État de 1964. L'édition que Sylvie Debs a très judicieusement choisie de traduire ici est celle d'Ismail Xavier_ le plus éminent interprète de Glauber Rocha _ enrichie, qui plus est, par une préface de Paulo Antonio Paranagua, historien du cinéma et journaliste, grand passeur des cinémas d'Amérique latine en France.
Qu'est-ce qui rend si singulier le cinéma de Bruno Dumont ? Qu'il ait migré de la philosophie au cinéma, créant ainsi un trouble entre les « genres » et à propos de la réelle fonction du cinéma ? Ou bien est-ce le fait que ses films oscillent entre animalité et grâce ? En tout cas, la particularité de ce cinéaste tient à ce qu'il construit une oeuvre, perpétuant la tradition d'un cinéma d'auteur qui est aujourd'hui bien perdue. La conquête de la vérité sur la vie des hommes passe chez lui par une réappropriation de la langue. Les articles qui composent cet ouvrage ont été rédigés par des spécialistes de Bruno Dumont, qui ont en commun de penser que son cinéma nous rend meilleurs en nous donnant à sentir et penser.
Considérant le cinéma comme un point de vue pour rééchir sur la société, José Carlos Avellar part d'un regard comparatiste pour analyser les tensions actuelles. Si en 1960, le cinéma portait un projet politique nourri d'espoirs où l'individu représentait la collectivité, le cinéma des années 1990 interroge le réel à partir de destins individuels où les relations familiales miment la scène politique et sociale. L'augmentation de personnages élevés sans père renvoie à l'absence d ´État. Et quand le père se manifeste, c'est à l'égal de la violence exercée par l'État. Reste alors comme figure centrale celle de la mère, qu'elle soit biologique ou d'adoption. Pour nourrir sa réflexion, l'auteur recourt à Kafka, Louise Bourgeois, Sigmund Freud, Octavio Paz, Carlos Fuentes, Sérgio Buarque de Holanda et la mythologie grecque. Il abolit toutes les frontières : documentaire, fiction, image, représentation, réalité, rêve, cadre, hors cadre. Ce jeu constant de mise en perspective du réel à travers l'image pour faire voir quelque chose de ce réel, est ce qui guide la lecture du monde que fait José Carlos Avellar à travers le cinéma.