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Banc D'Arguin
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Ce conte en prose est l'un des premiers qu'ait écrits Voltaire, sans doute dès 1746 ou 1747, et il a été publié sous le nom de Voltaire en 1748 sous le titre (énigmatique et d'allure orientale) "Le Monde comme il va", vision de Babouc, écrite par lui-même.
En une vingtaine de pages, il raconte la mission dont le Scythe Babouc est chargé par l'ange Ituriel : une mission d'inspection en Perse, dans la capitale Babylone : cette ville pervertie doit-elle être corrigée, ou anéantie ?
Tous les lecteurs reconnaissent dans Babylone une image de Paris, capitale des plaisirs et des vices. Babouc rencontre des officiers et mesure la cruauté de la guerre et la futilité de ses causes. Il est étonné par le contraste entre la saleté de Babylone-Paris, l'archaïsme de ses églises, la futilité de la conduite des femmes et des magistrats, les rivalités entre les ordres religieux d'un côté ; de l'autre, la beauté des monuments, les raffinements artistiques et sociaux, la perfection des théâtres, les qualités morales cachées.
Il hésite sur un jugement global et résume ses impressions par une statuette composée de matériaux vils et précieux : l'ange Ituriel conclut qu'il faut laisser aller le monde comme il va ; "si tout n'est pas bien, tout est passable". Voltaire dans ce conte sans intrigue résume des observations satiriques sur la société française et ses contradictions ; mais elles le conduisent à une sagesse modérée, plutôt conservatrice.
Merci à © Sylvain Memant, historien pour ce résumé.