Ce roman se présente comme le journal du maître d'oeuvre qui, au douzième siècle, édifia en Provence l'abbaye du Thoronet, exemple d'architecture cistercienne. Jour après jour, nous voyons ce moine constructeur aux prises avec la faiblesse des hommes et l'inertie des choses, harcelé par les éléments contraires, et plus encore, par ses propres contradictions. La vie d'un chantier médiéval, les problèmes techniques, financiers ou doctrinaux que posait sa bonne marche, les solutions d'une étonnante modernité qui leur furent données apparaissent ici bien peu conformes à ce Moyen-Âge de convention dont l'image encombre souvent nos mémoires.
Cependant, cette vivante chronique de la naissance d'un chef-d'oeuvre, appuyée à la fois sur des recherches historiques originales et sur une longue expérience du métier de bâtisseur, est aussi une réflexion passionnée sur les rapports du beau et du nécessaire, de l'ordre humain et de l'ordre naturel. Et elle est encore une méditation lyrique sur l'Ordre en lequel tous les ordres ont leur place, et sur cet art qui rassemble tous les autres : l'architecture.
Mais elle est, d'abord, un acte de foi.
Nous devrions apprendre par coeur l'Iliade et l'Odyssée, comme des tubes de l'été, car les deux récits d'Homère constituent non seulement la musique de notre humanité mais recèlent aussi tout notre avenir. Après le succès d'Un été avec Homère, Sylvain Tesson est parti à bord d'un voilier sur les traces d'Ulysse. Pendant plusieurs semaines, il a sillonné la Méditerranée, plongé dans la mare nostrum, escaladé des volcans, rencontré des savants et des déesses de la culture, comme Andrea Marcolongo, l'auteure de La langue géniale : 9 bonnes raisons d'aimer le grec, qui ont éclairé son odyssée.
Ce livre est donc à la fois la version illustrée d'Un été avec Homère (200 000 exemplaire vendus), mais aussi le supplément à ce voyage homérique. Il contient des légendes inédites de Sylvain Tesson, véritables poèmes en prose et des tableaux de la peintre voyageuse, Laurence Bost. A cela s'ajoutent des photos en noir et blanc du photographe Frédéric Boissonnas qui dans les années 1920 accompagna Victor Bérard, le traducteur d'Homère, pour identifier les lieux de la géographie ullyssienne.
Un livre fabuleux de voyage, de culture et d'embruns.
Quatrième de couverture - Où mettre les capitales dans un nom d'organisme ?
- Les sigles ont-ils besoin de points ?
- Madame, mademoiselle, monsieur : quand peut-on les abréger ?
- Chiffres arabes, chiffres romains, nombres en toutes lettres : dans quel contexte ?
- Quelle est la différence entre deuxième et second ?
- À quoi servent les petites capitales ?
- Comment présenter une bibliographie ?
Vous qui devez rédiger ou corriger, saisir ou « préparer» un. texte, vous vous posez souvent ces questions... et bien d'autres aussi délicates. Grâce à une formule d'utilisation simple, par entrées alphabétiques avec un index à plusieurs niveaux, ce lexique vous aidera à y répondre.
Ce volume contient écrits autobiographiques, littérature et politique, religion.
Lire partout, tout le temps, par tous les temps. Une lettre, un menu de restaurant, un générique de fin ; lire dans les pensées, entre les lignes ou dans le futur. Lire comme on veut, comme on peut, mais quoi qu'il arrive, lire ! Un magnifique éloge de la lecture par Daniel Pennac, illustré par Lorenzo Terranera.
Né à Neuilly, le petit Jacques a poussé telle une plante sauvage sur le terreau parisien, vers la gare de Lyon puis rue de Vaugirard, rue Férou, rue de Tournon, rue du Vieux-Colombier... au gré des (nombreux) déménagements familiaux. Pour l'enfant, Paris se transforme en livre ouvert. Aux jeunes années succède le nomadisme de la fleur de l'âge. Durant cette période, Prévert fait notamment ses classes auprès des surréalistes et fréquente la librairie d'Adrienne Monnier avant de prendre son envol créatif. Ce sera rue du Château, dans le 14e, puis à Saint-Germain-des-Prés et à Montmartre, quand Prévert élira domicile cité Véron derrière les ailes du Moulin-Rouge. La terrasse qu'il y partage avec Boris Vian devient rapidement l'un des hauts lieux de la pataphysique.
Dans l'oeuvre multiple de Prévert - théâtre, poésie, littérature, cinéma, chanson, collage... - la capitale est omniprésente, même quand les intrigues se déroulent ailleurs. Le Paris que nous montre Prévert, fortement marqué par un héritage surréaliste et cinématographique, met en avant l'humain, le quotidien des petites gens. La parole des titis parigots y est singulière et en perpétuel bouillonnement, fraîche, salvatrice et roborative.
Berlin s'est imposé comme une capitale culturelle et artistique de premier plan en Europe. Chaque année, elle attire dix millions de visiteurs en ses murs qui abritent plus de 150 musées, quelque 140 bibliothèques et près de 60 théâtres... Les créateurs y affluent du monde entier, la transformant en un creuset de création rappelant le New York des années 1980. En perpétuel réaménagement ou reconstruction, elle doit sa vitalité à une histoire aussi mouvementée que singulière.
Fondée au XIIe siècle, la ville a été successivement capitale du Royaume de Prusse (1701-1871), de l'Empire allemand (1871-1918), de la République de Weimar (1919-1933) et du Troisième Reich (1933-1945), puis scindée en deux secteurs durant la Guerre froide, avant de retrouver son unité après la chute du Mur en 1989. Son patrimoine architectural et urbain reflète ces pages d'histoire, glorieuses ou sombres, ce destin qui a donné à la cité son visage contemporain, cosmopolite et dynamique.
Cette luxueuse monographie illustrée de 500 reproductions vous invite à parcourir cette ville d'art et d'histoire fascinante. De la porte de Brandebourg au château de Charlottenburg, en passant par le quartier Saint Nicolas, l'Île des musées, la Potsdamer Platz, la Karl-Marx Allee, le Reichstag, sans oublier les nombreux jardins et les vestiges du Mur, l'historien de l'art berlinois Godehard Janzing nous dévoile cette cité-monde sous toutes ces facettes.
Publié à l'occasion du centenaire de la naissance de Jean-Louis Barrault, cet ouvrage mêle suite chronologique et commentaires de praticiens du théâtre, dont Ghislain Uhry, Christian Schiaretti, Pierre Boulez, Marcel Bozonnet, Guy-Claude François, Denis Podalydès, qui évoquent les temps forts du parcours de Barrault et son insatiable curiosité pour toute forme d'expression artistique.
L'ouvrage est illustré par les plus belles pièces provenant des archives Renaud-Barrault. Leur exceptionnelle richesse témoigne du bouillonnement artistique des années 1930 aux années 1980. Ces documents, collectés et conservés par Barrault lui-même, sont de toute nature : mises en scène et partitions manuscrites, esquisses et maquettes de décors et de costumes, affiches, photographies, costumes et accessoires de scène. A vingt ans, Jean-Louis Barrault se destine à une carrière artistique, hésitant entre théâtre et peinture.
Après un passage à l'Ecole du Louvre, il se retrouve chez Dullin. Son choix est fait : Jean-Louis Barrault signe sa première mise en scène en 1935, Autour d'une mère, adaptation d'un roman de Faulkner. Proche d'Antonin Artaud, des surréalistes et de la « bande à Prévert », il est considéré comme l'une des valeurs les plus sûres de la nouvelle avant-garde théâtrale. En 1946, Barrault uni à Madeleine Renaud fonde, après leur départ de la Comédie-Française, sa propre compagnie qu'il base au Théâtre Marigny.
D'autres lieux suivront : le Palais Royal, l'Odéon, l'Elysée-Montmartre, le Récamier, la gare d'Orsay et enfin le Rond-Point. Les Renaud-Barrault, lors de longues tournées à l'étranger, sont les ambassadeurs du théâtre français, et à leur tour, au Théâtre des Nations, accueillent des spectacles du monde entier. La popularité de la Compagnie fut immense tant en France qu'à l'étranger, et Barrault aura suivi sans faille le chemin théâtral qu'il s'était tracé.
Une iconographie de 120 photos et documents inédits apporte à ce livre un regard nouveau sur l'acteur et l'homme de théâtre.
Cet ouvrage retrace la vie d'aventure et de création du grand écrivain péruvien Mario Vargas Llosa.
Romancier, journaliste, homme politique, Vargas Llosa est l'auteur d'une oeuvre dense, polymorphe et audacieuse, traduite en plus de trente langues. Ses amis intellectuels et artistes vivant au Pérou - Alonso Cueto, Juan Ossio, Frederick Cooper Llosa, Fernando de Szyszlo et Fernando Carvallo - comme en France - Jorge Semprun, Albert Bensoussan et Michel Braudeau - lui rendent hommage. Des documents inédits, photographies privées et fac-similés de manuscrits originaux illustrent ce portrait.
Le Petit Prince est le livre le plus vendu au monde après la Bible, Le Capital et Harry Potter. Son succès ne se dément pas et on peut le considérer comme un des livres-culte du XX e siècle et même de notre siècle puisque, chaque année, il s'en écoule des centaines de milliers de par le monde. Autant dire que tous les travaux qui tournent autour de Saint-Exupéry et de son récit-fétiche ont toujours la faveur du public. Une biographie illustrée du Petit Prince, c'est-à-dire sa genèse, et les événements qui ont gravité autour de sa création, en pleine guerre, est évidemment porteuse d'émotions et de curiosité. On arguera que tout est dit sur le sujet : il n'en est rien cependant. Alain Vircondelet, spécialiste de Saint-Exupéry pour avoir publié six ouvrages sur lui, traduits en plusieurs langues, bénéficie des archives (inédites) de la Succession Consuelo de Saint-Exupéry qui rassemble la plus grande partie des archives du couple Antoine/Consuelo que Consuelo a rapportées de New York après la disparition de son mari. Ce fonds historique rassemble une multitude de documents tant graphiques que manuscrits, et autant d'objets et d'effets personnels d'Antoine qui expliquent en grande partie l'homme complexe qu'il fut et racontent à leur manière la genèse du Petit Prince. L'auteur connu surtout pour ses biographies, fait cette fois-ci celle d'un personnage et d'une oeuvre qui, à beaucoup d'égards, retracent l'existence mouvementée et douloureuse d'Antoine de Saint-Exupéry, surtout à cette époque de 1942 à 1944. La biographie remet donc l'oeuvre et l'auteur dans le contexte new yorkais de l'époque, et retrace les différentes étapes de ce conte universel. Histoire d'amour entre Consuelo et Antoine, à la veille de leur séparation ultime (la mort d'Antoine), histoires passionnelles et déchirées entre les trois (!) autres maîtresses d'Antoine, réminiscences d'amours plus lointaines, et reflets de la petite philosophie de vie de Saint-Exupéry : cette biographie offre des sources nouvelles et inattendues.
Anniversaire, rendez-vous, dîners entre amis, Prévert plaçait l'amitié au centre de sa vie.
À partir de la fin des années 1950, installé cité Véron, il prend l'habitude d'y consacrer chaque jour une belle éphéméride : une fleur dessinée au feutre et vivement colorée aux côtés de laquelle il notait les noms et souvent l'occasion de ses rendez-vous. Le geste est superbe, le défilé des noms vertigineux : Picasso, Mirò, Carné, Arletty, Doisneau, Ernst.
Fidèle à lui-même, Prévert y apparaît taquin et attachant. Sous sa plume facétieuse, Paul Grimault prend l'aspect d'un gros chat jaune, les dîners sont signalés par un couvert dressé et les jours se succèdent dans une curieuse danse typographique, mélangeant les lettres et les couleurs. Prévert se compose parfois des programmes pour le moins originaux. Ainsi d'un certain vendredi : « Dîner René. Battre Janine. Fesser Michèle. Boire un verre. Faire autocritique. » Réunis en un bouquet éclatant de couleurs et de vie, les éphémérides de Prévert sont ici publiées pour la première fois. Dans une galerie de seize courts portraits, Carole Aurouet raconte les liens qui attachaient Prévert à chacun de ses amis. Au fil des pages, on retrouvera donc les compères, les intimes, les inséparables : Arletty, Maurice Baquet, René Bertelé, Pierre Brasseur, Henri Crolla, Robert Doisneau, Marcel Duhamel, Jean Gabin, Paul Grimault, Joan Mirò, Marcel Mouloudji, Pablo Picasso, Pierre Prévert, Simone Signoret, Alexandre Trauner et Boris Vian. C'est toute une époque qui défile ainsi sous nos yeux, bouillonnante, créative, éclectique.
Une ode à l'amitié dans un joli petit format relié, à feuilleter pour s'acoquiner avec tout ce que l'époque a compté de beau monde et pour le plaisir des yeux, en toute simplicité.
Ce dictionnaire illustré dresse l'inventaire, définit le sens et rappelle l'étymologie. Encyclopédie, il raconte l'histoire du livre : dates, chiffres, description des techniques, évolution de l'édition et de la lecture. Un foisonnant hommage au livre qui présente des centaines de reproductions extraites des livres qui ont marqué leur temps.
Au sens propre, l'ivresse vient d'un joyau végétal, soit la vigne, soit des céréales transformées en boisson, source de vie. Mais les symboliques se sont emparées dès l'Antiquité de cette transformation mentale, de cette métamorphose de la conscience, au-delà de la raison, de la logique, de la prison du réel. Parente de la folie, de la transgression, du rêve, l'ivresse première, celle du vin et de tous les alcools, boissons et « eaux-de-vie », suscite dès l'Antiquité de superbes symboliques. En Grèce, c'est le dieu contesté Dionysos, repris par les Romains sous le nom de Bacchus, entraînant des cortèges de ménades, de satyres, de bacchantes, mêlant exaltation et sexualité, violence « comique » (le komos grec est un cortège priapique) et plaisir.
C'est aussi la vigne, don divin, qui provoque chez l'innocent patriarche Noé un scandale associant l'impudeur à l'inconscience.
Célébration de la vie, l'ivresse est sacrée. Ses effets sont excessifs et contradictoires. L'ego ebrius est seul dans la communion affective du Banquet selon Platon. L'ivresse est associée aux artifices dangereux des paradis imaginaires. De même que le dieu-monstre Dionysos, inspirateur de toute création, est rejeté au nom d'Apollon, mais actif en nous, l'ivresse est condamnée et célébrée. Les éducateurs spartiates enseignent à leurs enfants le mépris de l'« ilote ivre » ; Rabelais exalte les « bien ivres », adorateurs de la Dive Bouteille.
Car l'ivresse, pouvoir physique de boissons divines, s'évade vers d'autres vertiges. Amoureux, mystiques, transcendants, fervents, témoignent tous d'ivresses sans nul alcool. Ils ou elles sont ivres de passion, de bonheur, de Dieu, d'humanité, mais aussi ivres de pouvoir, d'argent, de colère, de haine.
Le domaine privilégié des ivresses immatérielles est certainement celui de la création artistique et poétique, jusqu'à l'exigence du « dérèglement de tous les sens » (Rimbaud). Et existent aussi l'ivresse du savoir, de la raison, celle du mathématicien, celle de l'ingénieur.
Selon les époques et les civilisations, on perçoit des territoires majeurs de l'ivresse : Antiquité gréco-latine, Moyen Âge occidental, islam arabo-persan, Chine et Japon, avec leurs poètes, leurs artistes, leurs musiciens, leurs penseurs, leurs mystiques.
Dans l'ivresse de la découverte ou celle de la reconnaissance, on en évoquera, on en citera les plus inspirés.
Enfin, un parcours de mots, parmi les métaphores de l'ivresse, scellera l'accord avec les créations calligraphiques et plastiques de Lassaâd Metoui. En effet, le texte proposé dans cet ouvrage ne prendra sens que par ces créations visuelles et colorées, qui, outre l'évocation des grands thèmes interculturels évoqués, fera allusion aux grandes ivresses poétiques et artistiques d'Occident et d'Orient, à Matisse comme à Hiroshige, à Baudelaire comme à Hâfiz ou à ce poète du Ve siècle chinois, Tao Qian, qui intitulait « Ivresse » ou « En buvant » ces vers : / « Qu'est-ce, dans ce monde / De permanent ? / Les montagnes de vain hasard / Je les surmonte maintenant / Sans rêves illusoires / Sans l'ivresse. » Montrant ainsi que l'on ne rejoint la paix heureuse qu'en buvant pour mieux aller au-delà de l'ivresse du réel, vers le tao, sans doute.
Après un «faux-départ» en novembre 1908, le premier «vrai» numéro de La Nouvelle Revue Française paraît en février 1909, sous la seule autorité d'André Gide et de ses amis. C'est le début d'une grande aventure collective vouée à la littérature de création et à son dévoilement critique, «sans prévention d'école ni de parti», sans esprit de sérieux ni relâchement. Histoire littéraire et histoire éditoriale se mêlent ici pour appréhender, à travers de nombreuses archives inédites, un siècle extraordinairement riche en oeuvres majeures. La NRF, «rose des vents » de la littérature (Mauriac), fut certes la revue de Gide et de ses grands directeurs, mais aussi celle, entre autres, de Claudel et de Valéry, de Proust et de Martin du Gard, d'Alain-Fournier et de Jouhandeau, de Supervielle et de Ponge, de Saint-John Perse et de Michaux, de Malraux et de Sartre, d'Alain et de Blanchot... Et l'aventure se prolonge aujourd'hui, tant à La NRF qu'au sein des Éditions Gallimard qui en sont nées en 1911. Cent ans de NRF : une invitation à un voyage au plus près de la littérature en train de s'écrire.
Sherlock Holmes est une des plus grandes figures de la culture populaire et son seul nom est synonyme de mystère policier, de brouillard londonien et de crimes énigmatiques. De sa résidence de Baker Street à la gare de Paddington, des landes de Dartmoor aux montagnes suisses, de l'East End à Hyde Park, par les clubs et par les rues... Sherlock Holmes et son époque, retrouvés et commentés dans tous leurs lieux. Une géographie du grand détective, en photos rares, gravures et documents inédits.
Paul et Virginie, un exotisme enchanteur : exposition, Le Havre, Maison de l'armateur, du 28 novembre 2013 au 16 mai 2014 .
Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, l'édition est très diversifiée : en dehors du secteur classique de la littérature, d'autres secteurs se développent tels que ceux des sciences humaines et sociales, les livres au format de poche, la jeunesse et la novélisation, la bande dessinée et l'édition électronique. L'informatisation et la crise entraînent de nouvelles pratiques éditoriales.
Au fil du dernier millénaire, le français est devenu progressivement langue des idées, idiome véhiculaire pour les savants, penseurs, idéologues, poètes, écrivains ou artistes. L'invention, la créativité qui sont le fait de Montaigne, Pascal, Leibniz, Pasteur, Simenon, Beckett... sont affectées, au minimum, d'un dénominateur commun, à chercher du côté des mots sinon des notions. En français dans le texte est donc un hommage, mais nullement chauvin, à la culture d'une certaine nation dans sa modalité linguistique. Ce panorama, qui embrasse ' 400 oeuvres, est le fruit d'un choix réfléchi à plusieurs. Il ne prétend ni à l'exhaustivité ni à une objectivité chimérique. La période couverte s'étend des Serments de Strasbourg (842), premier texte conservé en langue romane, jusqu'au début des années 1960. Pour la plupart, les livres choisis matérialisent une découverte, une innovation, un apport inédit dans les domaines du savoir et de l'expression : Descartes, Condorcet et Tocqueville cheminent ainsi avec Rabelais, Céline et Queneau. D'autres trouvent ici leur place par leur qualité de miroir d'une époque, d'une sensibilité, ou par leur dimension mythologique : l'indémodable Madame de La Fayette, Chateaubriand, Hugo, Breton... Parmi les grandes expositions de la Bibliothèque nationale, " En français dans le texte. Dix siècles de lumières par le livre " a fait date. Grâce à la générosité de Monsieur Philippe Zoumeroff, le catalogue qui accompagnait cette exposition en 1990, et qui était épuisé depuis longtemps déjà, est aujourd'hui réimprimé. Puisse ce monument de type encyclopédique, auquel ont collaboré plus de 220 auteurs de haute volée, trouver sa place dans la bibliothèque de tous les curieux, amoureux de la langue française. Loin d'un regard nostalgique porté sur un âge d'or, En français dans le texte constitue bien plutôt un pari sur l'avenir du livre comme réalité vivante.
La rencontre de Frank Ténot et du jazz se fit très tôt, quand il n'était encore qu'un adolescent , par la radio d'abord, puis le disque, et par les concerts, les jam-sessions et les rencontres que proposait le Hot Club de Bordeaux où il s'inscrivit dès 1941.
Radio et presse écrite lui permettent alors de faire ses premiers pas dans le journalisme, consacrés bien évidemment... au jazz. De Panurge, hebdomadaire bordelais né à la Libération, à Jazz Hot à Paris, il n'y avait qu'un grand pas qu'il allait bientôt franchir, rejoignant l'équipe de Charles Delaunay, avec Boris Vian et Lucien Malson entre autres. C'est là qu'il suit l'actualité du jazz, par ses critiques de disques, ses reportages et ses chroniques.
C'est là aussi, comme secrétaire de rédaction, qu'il fait ses premières armes dans l'organisation d'un magazine. Presse et radio resteront par la suite ses domaines d'élection, avec toujours le jazz comme passion, le conduisant de l'émission quotidienne " Pour ceux qui aiment le jazz " à Jazz Magazine, et de Jazz Magazine à l'organisation de concerts et à la direction artistique de labels de disques...
Construisant bientôt avec son ami Daniel Filipacchi le groupe de presse que l'on connait. Toute sa vie, il fut un formidable propagandiste qui sut faire partager à des dizaines de milliers de lecteurs et d'auditeurs son amour du jazz. Les chroniques réunies dans ce livre, de Panurge en 1944 à son dernier " Frankly speaking " dans Jazz Magazine en janvier 2004, témoignent de la place privilégiée qu'occupa Frank Ténot dans l'histoire du jazz, du regard exceptionnel qu'il porta sur la musique et les musiciens.
Un regard, une attitude dont il ne se départit jamais, faits de curiosité, d'intérêt, d'amour, d'humour, de connivence, en un mot, d'intelligence avec le jazz.
Lettres à ses amis peintres
« Hervé Guibert a commencé à photographier en 1972, à 17 ans, avec un petit Rollei 35 offert par son père ». C'est ainsi qu'Agathe Gaillard commence le texte accompagnant l'exposition qu'elle consacra à ses photographies d'Hervé Guibert quelques mois après sa mort, le 27 décembre 1991. En 1993 paraissait chez Gallimard un premier recueil, Hervé Guibert, photographies. Vingt ans après sa disparition, une nouvelle génération s'intéresse à l'écrivain et au photographe. A l'occasion d'une exposition rétrospective à la Maison européenne de la photographie, Christine Guibert et Agathe Gaillard ont rassemblé les plus beaux exemples d'une oeuvre courte dans le temps, mais qui a conservé toute sa force, sa beauté et son impact. Plus de deux cents photos sont présentées dans ce livre, qui donne ainsi un panorama complet du parcours photographique d'un auteur mythique. Le texte d'accompagnement est signé de Jean-Baptiste Del Amo, jeune écrivain actuellement pensionnaire à la Villa Médicis à Rome, comme l'a été Hervé Guibert, qui s'intéresse passionnément à son oeuvre littéraire, sur laquelle il a publié un texte dans La NRF. Il étudie ici les photographies, en particulier dans la représentation du corps, le sien et celui des autres, et aussi dans le passage du temps, de l'instant, de la vie.